Un amour clandestin

La première fois que j’ai croisé son regard, il m’a fait fondre sur place. J’ai tout de suite su que je ne pourrais pas résister. Il avait l’air si gentil, si charmant. Nous avons commencé à nous retrouver en douce, quand tout le monde dormait. Nous nous en donnions à coeur joie, des caresses, des bisous, des mots tendres que nous nous sussurions de peur qu’on nous entende.

La journée, devant la petite, je n’osais pas trop afficher cet amour naissant, de peur de faire de la peine à cette toute petite fille qui réclamait tant sa maman. Discrètement une caresse, un sourire, un baiser. Mais je stoppais net dès qu’elle nous regardait.

Quand elle va à la crèche, j’en profite pour le voir. Une journée rien qu’à nous pour s’aimer à l’écart. J’en profite pour embrasser chaque centimètre de son petit corps potelé. Il en profite pour me raconter tout ce qu’il ressent dans son  coeur de bébé.

Ce tout petit garçon qui a tant besoin d’amour, comment le satisfaire sans blesser son ainée? Chaque fois que je l’embrasse sa grande soeur a l’air triste et quand c’est elle que j’embrasse, à son tour, il semble dépité.

Avec elle tout était tellement plus simple, elle était mon seul soleil.  Jamais elle n’a eu besoin de pleurer pour attirer mon attention. Avec lui, je dois jongler, je ne peux pas faire pareil, j’aimerais tant t’offrir autant qu’à elle mon tout petit garçon.

Dès qu’on a un instant je le consacre à l’aimer, mais dès qu’elle me réclame je ne peux lui refuser. Quand elle me surprend à lui faire des grimaces, elle part s’asseoir dans l’escalier avec un p’tit air tristounet.

Quand elle va faire la sieste, nous on va prendre le bain. Je lui fais des massages et des bisous, plein de bisous. Mais dès qu’elle se manifeste, je repose mon nain, et lui il proteste avec une petite moue.  J’essaye autant que possible de les bichonner tous les deux mais malgré tous ces efforts mon stratagème est foireux. Je me sens coupable quoique je fasse, et je m’use un peu plus à chaque seconde qui passe.

Je me dis toujours « mon fils est-il heureux? Il ne sourit qu’en cachette et fais souvent les gros yeux »…je culpabilise beaucoup, j’aimerais tout lui offrir, je hais cette impression que je dois tout le temps choisir.

Mes deux bébés adorés, vous êtes les prunelles de mes yeux, et à présent mon but sur terre c’est de vous rendre heureux.

Si je me loupe, si je fais mal, je vous demande de m’excuser. C’est dur de n’avoir que deux bras pour aimer autant mes deux petits bébés.

10 thoughts on “Un amour clandestin

  1. Où pourrais-je t envoyer un livre??? Même un dépôt machin-chose… Moi j’ai le problème entre le petit et le grand… de 44!! ❤

  2. Bonjour, déjà je pense qu’il faut arrêter de culpabiliser, vos enfants, vous les aimez, et votre amour ne c’est pas divisé mais multiplié ! Je n’ai qu’une fille, mais quand je la pose sur le tapis de jeu, ne serais-ce que pour aller au toilette, je peux vous dire que ses cris donnent l’impression que je l’abandonne. Pourtant des bisous et des câlins il n’y en a que pour elle !

    Bref, aimez les sans culpabiliser, l’un devant l’autre aussi. Si vous le faite en cachette, l’un comme l’autre vont ressentir le malaise et ne rien comprendre. Faite un bisous au bébé, et regardez votre fille en lui demandant si elle veut un bisous aussi et si elle veut en faire un à son petit frère… ainsi ils apprendront à s’aimer aussi.

    Bon courage

  3. Trés beau à lire ,c’est vrai que le partage chez les enfants est difficile et l’amour encore plus ….mais ils savent au fond d’eux qu’on les aimes tout autant d’un amour sans fin……………………………………………………………..

  4. et des calins à 3? 😉 je pense que tu ne dois pas culpabiliser devant ta fille et surtout pas te cacher! Il faut qu’elle comprenne qu’ils sont 2 maintenant!
    enfin je te dis tout ça mais bébé 2 n’est encore pas sorti du bidou! lol

  5. J’ai 3 enfants et je pense qu’il faut leur parler surtout à ta puce, lui expliquer les choses et la rassurer sur ton amour pour elle et pour son frère…te cacher, je pense, sincérement, n’est pas la meilleure solution, ce n’est pas lui rendre service…tu n’as pas a te culpabiliser devant ta puce parce que tu aimes aussi ton fils…je sais que ce n’est pas facile mais elle comprendra, faut qu’elle comprenne, faut lui parler simplement et sincerement…tu va y arriver mais a mon avis tant que tu feras comme ça tu te sentiras mal…tu dois aimer en pleins jour et te sentir libre de le faire, elle finira pas s’y faire!!!!je t’embrasse

  6. Faut comprendre que ton amour n’es pas divisé entre les 2, mais qu’il est 2 fois plus grand! Il faut une période d’adaptation, toutes les mères qui ont 2 enfants passent par là, moi compris. Il n’y a aucune culpabilité à avoir, les 2 enfants doivent comprendre qu’ils sont aimés tout autant l’un que l’autre et ils sentent ta culpabilité. Ça vient malheureusement renforcer leur sentiment de jalousie… Pas facile, mais ça s’apprend! Ne te fie pas à leur expression, fie toi à tes propres émotions, tu les aimes tout les 2!

  7. Oh ton texte est trop émouvant! Ce n’est pas simple mais tu vas trouver un bon équilibre, ça va venir petit a petit, on est toutes passé par la et moi je passe encore par la car encore aujourd’hui une est triste quand je câline l’autre…bisous a vous 3!

  8. alors que j’étais enceinte de mon 2ème et que je me posais qq questions, mon pédiatre m’a dit une phrase: « faire un 2ème enfant, c’est faire le plus beau des cadeaux à l’ainé: c’est lui offrir la possibilité de partager ses souvenirs »

    alors oui, il y aura de la frustration, oui, tu auras la sensation de te partager, de ne jamais satisfaire aucun d’entre eux, de les obliger à se partager la part du gateau… mais ne culpabilise pas, au contraire! sois sure de toi, assume!
    En fait c’est une chance folle qu’ils ont, d’être deux. Tu verras, en grandissant, malgré les crises de jalousie et les tensions, qu’ils seront heureux d’avoir une personne avec qui partager les difficultés de la vie.
    Certes ils partageront l’amour de leur mère… mais ils seront plus forts à deux, plutôt que seuls, pour afronter les épreuves.

    Moi qui ai 2 frère et soeur, je peux t’assurer que c’est vrai. Mon frère, ma soeur, ce sont mon rocher, mon roc, ma sécurité… et fille unique, j’aurais été bien plus fragile!

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